Giorgos Panousopoulos
Giorgos Panousopoulos s’inscrit dans le courant du Nouveau Cinéma Grec sans pour autant partager la rhétorique dominante à caractère politique ou sociologique, qui a marqué le cinéma grec dans les années ’70 et ’80.
Au lieu de céder à des films à thèse, ou d’une approche principalement sociologique, Panousopoulos met l’accent sur le paysage intérieur de ses protagonistes. Il s’intéresse donc à l’aspect humain de la vie, se concentrant surtout aux sentiments, aux désirs et aux passions de ses héros.
Son premier long métrage est le fameux Lune de miel en 1979, au lieu de se concentrer sur la situation sociale et politique de l’époque, Panousopoulos choisit un sujet humain mais aussi méconnu, celui du troisième âge.
Il met en scène des gens qui approchent la fin de leur vie et qui cherchent à fuir dans le monde du rêve et de l’imagination. Un peu plus tard, il tourne le film Ceux d’en face (1981), un étudiant, passionné de motos, surveille avec un télescope une femme mariée, plus âgée, qui vit à l’autre côté de la rue et tombe amoureux d’elle. Le réalisateur s’exprime ici sur l’amour, comme antidote à un univers urbain lourd, voire aliénant.
En 1985, vient Mania, il s’agit d’un film étrange, qui suit le parcours d’une programmatrice en informatique en crise existentielle. Sa promenade dans le parc national d’Athènes va lui permettre de connaître le monde de ses instincts, en compagnie d’un jardinier, qui nous rappelle la figure mythologique de Pana.
Le film Tu m’aimes? (1989) est, d’après sa propre déclaration, son meilleur film. Un homme âgé perd sa vie dans son effort à regarder une jeune femme, qui répétait nue le rôle de Juliette. Plongé au lit de l’hôpital, au bout de la mort, l’homme fait sa propre rétrospective à travers les grands épisodes d’amour de sa vie.
Son cœur, ainsi que sa façon à aimer, fut transplanté dans le corps d’un autre homme, qui va tomber amoureux de la veuve de son bienfaiteur. C’est un hymne à l’amour, dans sa forme pure et naturelle, plein d’images charmantes des paysages de la campagne grecque. Ses scènes nues ont suscité des critiques aussi bien en Grèce qu’a Vénice, où le film a été projeté.
Le lien étroit du réalisateur avec sa ville, Athènes, est illustré dans le film Un jour la nuit (Athens blues) (2001), Panousopoulos utilise une technique d’amateur, afin de créer une ambiance simple et conviviale, pendant que le spectateur suit la flânerie d’un petit garçon qui cherche ses propres lignes de fuite auprès des espaces et des personnages d’Athènes la nuit.
Son film le plus récent, intitulé Testostérone (2004), constitue un récit humoristique des aventures d’un voluptueux jeune marin, tourmenté par le désir qu’il suscite chez les femmes qui l’entourent.
L’érotisme est omniprésent dans la filmographie de Panousopoulos, il le présente dans une version tendre, enfantine et à la fois impudente, émanant de la nature et des instincts humains. L’amour dans son œuvre est associé aux plaisirs de l’été, à la liberté et la poésie.
Il devient le synonyme de la joie de vivre, l’antidote à la mort et à l’éphémère, son regard sensible et sensuel va au-dessous de la surface des choses, pour explorer avec curiosité et intérêt véritable l’état d’âme de ses héros et de l’être humain en général. C’est comme cela qu’il met son sceau personnel au Nouveau Cinéma Grec.