À l’époque de l’empire romain, l’empereur Iliogavalos 1er mélangeait l’essence de mastika à du vin et lui donnait le nom de «vin de mastika (masticatum).
Les femmes de Rome puis de Constantinople utilisaient du bois du pistachier lentisque comme cure-dent, comme blanchisseur, habitude qui a perduré jusqu’au Moyen-âge en France, en Angleterre, en Hollande et en Espagne.
À l’époque Byzantine, le mastika faisait partie des rares produits de luxe exportables de Constantinople, il a rapporté aux caisses impériales du gouverneur de l’île 120.000 pièces d’or.
Le passage des Génois à Chios (1346-1566 ap. J.C.) a organisé le commerce du mastika en ouvrant les marchés de l’Ouest et de l’Est. Le mastika voyage…Erevan, Chypre, Rhodes, Damas, Alexandrie, Prusse, Odessa, Bagdad, Venise, Pise, Florence, Trieste, Marseille, Londres… comptoirs qui mêlaient les cultures, les peuples, les religions, les parfums, les saveurs, les musiques…...
Sous l’empire Ottoman, les villages auto-gérés qui produisent le mastika, vécurent une période euphorique et le mastika de première qualité était envoyé obligatoirement à Constantinople, dont les principaux bénéficiaires étaient les 300 femmes du harem du Sultan.
Aujourd’hui, d’un environnement coloré et pluri-ethnique de la Méditerranée Orientale, le mastika continue son voyage dans le temps unissant les peuples et les cultures, échangeant des expériences et des dogmes. Le mastika représente son époque, ses civilisations, son aspect pluri-culturel, en changeant à chaque fois de forme, il soigne, il parfume et il rend plus douce la vie des hommes.