La Grèce entretenait un différend avec l’ARYM (ancienne République Yougoslave de Macédoine), à propos de son nom. Elle était hostile à l’adoption d’un nom semblable à celui de l’une de ses régions, qu’elle juge susceptible de favoriser, à terme, la revendication par cette république d’une partie du territoire grec.
En effet, lorsque l’ARYM est devenue indépendante, en 1991, elle a construit son identité sur une revendication de l'histoire macédonienne ancienne, malgré de fortes opposition de la part d'Athènes. Elle utilisait sur son drapeau, le symbole macédonien historique (le soleil de Vergina), donnait le nom d'Alexandre le Grand à des voies, à l'aéroport et autres... l'utilisation de ces symboles et des appellations historiques, qui, pour la Grèce, font partie de son propre passé et de son patrimoine exclusif, n'appartiennent pas au patrimoine historique des Slaves et ne disposent d'aucun droit de les utiliser nationalement.
Si les Grecs acceptent que l'Ancienne République Fédérale Yougoslave possède un "Territoire" ayant appartenu aux Argéades, elle dénie aux Slaves toute filiation avec la culture, les symboles et l'histoire macédonienne hellénique, qui font partie de l'identité nationale grecque actuelle, en grande partie fondée sur l'idée de continuité entre les États Grecs Antiques et la République Hellénique contemporaine.
Un compromis fut finalement trouvé par l'accord de Prespa du 12 juin 2018 : Aléxis Tsípras, le Premier ministre grec, et Zoran Zaev, le président du gouvernement de Skopié, ont signé un accord pour que le pays s'appelle officiellement "République de Macédoine du Nord", au niveau national comme international. Le 30 septembre, le nouveau nom est approuvé à 90% par l'ancien peuple yougoslave puis par leur Parlement le 11 janvier 2019 ainsi que par le Parlement grec le 12 février, éliminant ainsi le désaccord entre les 2 nations qui datait de la fin du 19e siècle.